Tram bus: le match

Nimes: 0 – Strasbourg: 10

ko technique, financier, administratif

pour les 250.000 citoyens de Nîmes-Métropole.


Nîmes (A54-Arènes) et Strasbourg (ligne G), 2 villes qui ont un tram bus :

2 réalisations équivalentes par la longueur du tracé, 4,5 km pour Nîmes, 5,2 km pour Strasbourg (ligne G) mais la comparaison s’arrête là.


  1. Matériel roulant :


Nîmes :

  • Iveco, 750.000 € / pièce. Coût du parc : 7.500.000 €

  • Moteur au diesel polluant

SAV : la Mairie a commandé des éléments spécifiques fabriqués spécialement par des sous-traitants pour ce Tram bus ; en cas de disparition d’une entreprise sous-traitante, il faut prélever la pièce défectueuse sur un véhicule du parc :

à peine plus d’un an après la mise en service, un sous-traitant a fait faillite et un véhicule fait déjà office de magasin de pièces détachées pour le parc.

Espérons qu’aucune pièce identique ne soit défectueuse, il faudrait mobiliser un 2ème bus pour pièce détachée !

Coût de la première pièce de rechange par immobilisation définitive d’un véhicule = 750.000 €.

  • Les écrans dans les stations ne fonctionnent pas (annonces fixes)

  • Système optique de guidage défaillant pour l’arrêt dans les stations.



Strasbourg :

  • Mercedes 485.000 €/pièce. Coût de 10 véhicules : 4.850.000€

  • Moteur au GPL « propre »

  • SAV standard : pas de surcoût, pas de mauvaise surprise.


  1. Travaux :


Nîmes :

  • durée 3 ans

  • chaussée en bitume : durée de vie de 7 à 8 ans environ (rainurage)

  • problèmes administratifs : le Tribunal demande de reprendre des études à la base (en cours ?)

  • coût des travaux :

au départ : 4.000.000 € / km

à l’arrivée : officiellement 17.000.000 € / km

officieusement 20.000.000 € / km


Strasbourg :

  • durée 10 mois

  • chaussée en béton : durée de vie de 20 à 25 ans environ

  • coût des travaux : 4.000.000 € / km (4 fois moins cher)

  • pas de problèmes administratifs : respect des procédures


  1. Exploitation du réseau :


Nîmes :

  • tracé : le BHNS relie le centre ville aux centres commerciaux sans passer par la gare

  • fréquentation : de l’ordre de 4.000 à 5.000 usagers /jour (pic à 7.500 lors du lancement avec gratuité pendant 3 mois, gratuité payée par Nîmes-Agglomération) ;

la Mairie a annoncé un seuil de rentabilité à 6.000 usagers/jour ?

  • coût réel de fonctionnement : inconnu avec recettes réelles et charges financières et d’exploitation.


Strasbourg :

  • tracé : le BHNS relie des quartiers d’habitations et passe par la gare

  • fréquentation de l’ordre de 20 à 25.000 usagers/jour

  • le coût global : 8 fois moins cher à Strasbourg qu’à Nîmes, (plus de 4 fois inférieur pour l’investissement travaux et 4 fois plus de recettes pour financer l’exploitation)


bilan :


l’intérêt général ne trouve pas son compte à Nîmes, en raison :

  • des surcoûts de 13.000.000 €/km sur les travaux

  • des surcoûts de 2.650.000 € pour 10 véhicules

  • du tracé sans intérêt pour la majorité des usagers Nîmois

  • de la faible fréquentation (4.000 Nîmes, 20.000 Strasbourg)

  • du coût global (8 fois plus cher à Nîmes)

  • du manque de SAV pour certaines pièces


Beaucoup plus cher, beaucoup moins fiable, beaucoup moins qualitatif pour une aussi faible fréquentation :


On savait que Tram et TCSP étaient des appellations usurpées ; quant à BHNS, bus à haut niveau de service, on sait maintenant que c’est également faux :

ce n’est qu’un bus à soufflet au prix d’un vrai tramway.


Incompétence ? Laxisme ? Ou pire ?


Comment se sont déroulés les appels d’offres ?


Les contrats, les garanties, le SAV ?


Est-ce le soleil qui met le feu aux prix ?


Est-ce pour favoriser les commerces du sud de la ville ?


Est-ce pour détruire délibérément les commerces du centre ville et favoriser ensuite la promotion immobilière, comme bientôt rue de la République ?


Le tram bus pose trop de questions sans réponse, qu’en cette période électorale nous souhaiterions poser.


la Mairie aurait-elle de « bonnes raisons » pour refuser le débat démocratique et citoyen ?